Balades - Randos

Le Chemin de Saint-Guilhem

Une itinérance labellisée Grande traversée du Massif-Central : deux cent quarante kilomètres de bonheur à se mettre sous les semelles ! Une longue marche vers le 180° de la boussole à la rencontre de la France rupestre et sylvestre, préservée du « bruit et de la fureur » et dévoilant au fil des pas son magnifique écrin de nature préservée.

Les randonneurs l’ont bien compris : Le Chemin de St Guilhem est une excellente opportunité. Descendant des hauteurs basaltiques du plateau de l’Aubrac à l’herbe verdoyante, ils cheminent sur deux-cent-quarante kilomètres à la rencontre de paysages naturels aux espaces infinis ; traversent des Parcs, nationaux ou régionaux ; admirent au passage les trois Grands sites (Gorges du Tarn – Cirque de Navacelles et Saint Guilhem le Désert) au cours d’une randonnée inoubliable dont la majeure partie de l’itinéraire se situe au cœur du bien inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de l’agro-pastoralisme méditerranéen.

Cette énumération peut sembler pompeuse voir prétentieuse mais en fait elle ne nous renvoie pas à autre chose qu’à la simplicité et à la beauté naturelles que recherchent la plupart des randonneurs. Avec en plus le calme qu’une existence trépidante nécessite de retrouver le temps d’une randonnée, au long des vastes étendues caussenardes ou sur les pentes de l’Aigoual.

Descendant du nord vers le sud une succession d’étapes amène le marcheur tranquille à la limite de partage des eaux située au col de la Serreyrède et à partir de laquelle le climat méditerranéen prend le pas sur l’influence atlantique.

Une variante peut emmener le marcheur le long des Gorges du Tarn jusqu’au Rozier-Peyreleau et les vertigineuses corniches dolomitiques de la Jonte peuplées de vautours fauves.

Le parcours est jalonné de croix, chapelles et abbayes (voir les ruines de Notre-Dame du Bonheur après le village de Camprieu) qui rappellent aux contemporains l’époque des pèlerinages. De charmantes bourgades retiennent le visiteur (La Canourgue – Saint Enimie – Meyrueis) et le Mont Aigoual (1565 m), point culminant du chemin, vaut bien un petit détour pour apercevoir la mer à soixante-dix kilomètres de là ainsi que les Pyrénées lorsque l’atmosphère s’y prête. En cas de pluie ou au contraire de canicule, on peut se mettre à l’abri ou au frais dans les grottes de l’Aven Armand et de l’abîme de Bramabiau.

Originellement draille de transhumance ovine du temps ou les troupeaux n’étaient pas encore domestiqués, le Chemin de St Guilhem fut aussi la voie qui approvisionnait les très anciennes foires du Vigan et de Meyrueis. Nombreux sont les mégalithes qui le jalonnent. Puis il fut une voie de pèlerinage vers l’abbaye de Gellone, lieu où le preux chevalier de Charlemagne Guillaume d’Orange se retira au soir d’une existence tumultueuse pour être plus tard canonisé sous le nom de Saint Guilhem. Arrivant au nord par le chemin de Compostelle appelé Via Podiensis (voie du Puy) les pèlerins arrivés à Saint Guilhem-le-Désert par le chemin du même nom pouvaient se rendre ensuite à Rome par l’est ou bien en empruntant vers l’ouest la voie d’Arles ou Via Tolosana, se diriger vers Compostelle.   

La guerre de Cent ans et ses bandes de routiers rendirent le chemin peu sûr et cela fit tarir le flux des pèlerins. Les nouvelles routes royales tracées en Cévennes après les guerres de religion achevèrent de rendre cet itinéraire peu fréquenté. Il reprend vie actuellement sous la houlette de la fédération de randonnée et de l’association des Amis du Chemin de Saint Guilhem.

Pratique

  • Le topo-guide GR-48/34 FFRP et le site internet www.chemin-st-guilhem.fr permettent d’organiser sans problème hébergement, transport de bagages et ravitaillement.
  • De nombreuses agences organisent aussi cette magnifique randonnée avec ou sans accompagnement.
  • Pour effectuer la totalité du parcours, de Aumont-Aubrac à Saint-Guilhem, une douzaine de jours sont nécessaires à raison d’une vingtaine de kilomètres par 24h.