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Joseph Vallot, ce Méridional amoureux du mont Blanc

Né le 16 février 1854 à Lodève (Hérault), Henry Marie Joseph VALLOT est issu d’une famille fortunée. Doté d’un grand intérêt pour la science, il étudie la flore parisienne et pyrénéenne. Botaniste, astronome, géographe, naturaliste, alpiniste et mécène, il fonde sur le mont Blanc, en 1890, le premier observatoire-refuge à une altitude de 4 365 m. Pour monter à dos d’homme le matériel nécessaire à ce refuge, pourtant rustique et de petite taille (15 m2), il faudra 110 guides et porteurs 8 jours durant où chacun portera de 15 à 30 kg. Ce premier observatoire pluridisciplinaire est à cette époque le plus haut du monde.

La carte au 1/20 000e du massif du mont Blanc
Passionné de photographie, Vallot ramène de nombreux clichés remarquables de ses expéditions en montagne. Il fait partie des fondateurs de la Commission de Topographie Alpine qui deviendra avec l’aide de son cousin l’ingénieur Henri Vallot, le fleuron du Club Alpin. C’est avec lui que Joseph Vallot va collaborer pour réaliser, à partir de 1892, la carte au 1/20 000e du massif du mont Blanc, œuvre méritoire à une époque où l’on ne dispose pas encore d’avion, d’hélicoptère ou de satellite.
Jusqu’en 1914, Joseph Vallot, par son engagement généreux, va permettre aux scientifiques de faire des investigations en hydrologie des glaciers, physique de l’atmosphère et de la terre, physiologie de l’altitude. Mais l’Etat refuse de reconnaître l’utilité publique de son observatoire. Après la Grande Guerre, il décide de l’offrir, avec une forte somme, à l’Académie des Sciences, sans succès. Ce n’est qu’en 1924 qu’une riche Américaine s’intéressera à son œuvre. Cette année-là, Il fixe l’altitude du mont Blanc à 4 807m, après de nombreux relevés scientifiques.

Il escaladera 34 fois le mont Blanc
A l’heure actuelle, le refuge Vallot appartient au CNRS et accueille uniquement des scientifiques étudiant la physiologie (étude des comportements) en altitude. Il s’y trouve encore son matériel de météorologie. Joseph Vallot, qui a escaladé 34 fois les pentes du mont Blanc, se retirera à Nice car son âge et sa santé lui interdisent la haute-montagne. Il y décèdera le 11 avril 1925.