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Le Larzac et ses vallées

Mystérieux et magnétique, le Larzac, haut plateau calcaire s’étendant sur un millier de km², semble ne jamais vouloir se dévoiler tout à fait. A celui qui prend le temps de le parcourir, il n’a de cesse de ménager de nombreuses surprises, liées aux saisissants contrastes qui lui sont propres.

Les rocs majestueux qui se dressent rappellent de vieux sages

Ce qui frappe de prime abord, c’est son caractère sauvage, qui tient sans doute à la rigueur de son climat, à la sècheresse de sa végétation ainsi qu’à l’aspect infini de ses étendues. Austères, les rocs majestueux qui se dressent au hasard de sa steppe rappellent de vieux sages dont la présence remonterait au temps des origines. Les hommes semblent d’ailleurs s’en être inspirés lorsqu’ils ont érigé tours et remparts pour ceindre leurs cités fortifiées. Pourtant, le Larzac offre une face cachée plus douce, avec ses verdoyants vallons qui se lovent au sein des vallées nées en contrebas des cassures du Causse. La douceur de ces havres de paix est directement liée à la présence de l’eau avec les rivières du Durzon, de la Sorgues, du Cernon, ou encore les gorges de la Dourbie et de la Vis. Une eau qui fait cruellement défaut au plateau à tel point que l’été, sa végétation se limite en grande partie à des pelouses sèches écrasées de soleil. Dans cette chaleur estivale, qui pourrait imaginer l’impertinent foisonnement végétal qui vient pourtant de s’achever ?

L’effervescence printanière embaume l’air de parfums entêtants

Car si l’été le Larzac offre un visage désertique, le printemps insolent se joue des pelouses sèches, faisant naître, au gré de ses fantaisies, orchidées colorées, buis verdoyants, genévriers et églantiers florissants, ainsi que de nombreuses fleurs multicolores qui surgissent à même la roche. Lors de cette effervescence printanière, les insectes et les oiseaux s’affairent dans un bourdonnement et des piaillements incessants, alors que l’air embaume de parfums entêtants, à commencer par celui, emblématique, du thym.

Templiers et Hospitaliers éliront domicile sur ces terres

Cette terre aux multiples visages, souvent inhospitalière d’aspect, révèle pourtant une présence humaine remontant à un lointain passé. Peintures rupestres, dolmens et menhirs en sont sans doute les plus anciens témoignages. Quant aux voies romaines qui le parcourent, elles rappellent l’important rôle commercial et stratégique joué par le Larzac du fait de sa situation entre le monde méditerranéen et les hautes terres du Massif Central. Par la suite, ce sont les Templiers et les Hospitaliers qui éliront domicile sur ces terres, bâtissant les incontournables sites de Ste Eulalie de Cernon, La Couvertoirade, La Cavalerie, St Jean d’Alcas et le Viala du Pas de Jaux. Plus récemment, l’irrésistible vent de liberté qui souffle sur le Larzac a sans doute inspiré les différents combats qui y ont été menés et tout particulièrement la lutte pacifique des paysans contre l’extension du camp militaire dans les années 1970, lutte emblématique de ce territoire qui dura 10 ans. Un combat dont c’est la brebis, symbole du Larzac, qui ressortira victorieuse.

Pèlerins des temps modernes

Aujourd’hui, la vie sur le Larzac naît de la diversité et de la complémentarité des corps de métier qui s’y sont installés. Paysans, producteurs, artistes, artisans, hébergeurs, restaurateurs et commerces de proximité créent un réel tissu social qui alimente une riche vie locale et offre un accueil diversifié et harmonieux aux visiteurs de passage, ces pèlerins des temps modernes.

Aurélia