L’Ordre du Temple continue de susciter un vif intérêt dans le monde entier et d’inspirer bon nombre d’auteurs et de réalisateurs… Parmi les témoins les mieux préservés en Occident de cette passionnante histoire, les cinq sites fortifiés du Larzac Templier Hospitalier : La Cavalerie, La Couvertoirade, Sainte-Eulalie de Cernon, la tour du Viala du Pas de Jaux et Saint-Jean d’Alcas. L’Ordre du Temple créé à Jérusalem après la première croisade est indéniablement le plus connu et le plus prestigieux des Ordres religieux et militaires. Admiré et redouté, il sera l’objet d’une opprobre injustifiée jusqu’à sa suppression définitive. L’Ordre de l’Hôpital, dont l’histoire est moins connue du grand public mais tout aussi passionnante héritera alors des biens de l’Ordre du Temple…
Les cinq sites fortifiés du Larzac Templier et Hospitalier :
Saint Jean d’Alcas
Petite merveille de fortification, c’est grâce à une abesse de l’abbaye cistérienne de Nonenque que ce lieu fut bâti. A l’intérieur de l’enceinte carrée marquée par quatre tours d’angle, les rues parallèles sont bordées de maisons quasiment identiques. Cet agencement du XVe siècle s’oppose au désordre habituel des ruelles Moyen-Ageuses. Le saviez-vous ? Si la quiétude règne désormais dans le fort de Saint-Jean d’Alcas, il fut le lieu d’une manigance ourdie par une abbesse qui, en 1573, lors des guerres de religion, invita à sa table, deux gentilshommes protestants, pour les empoisonner !
La Couvertoirade
Ce site offre un cachet particulier du fait que le village médiéval, qui s’est développé au pied du château Templier n’a connu aucun bouleversement au XVe siècle : il est toujours enchâssé dans les remparts dressés par les Hospitaliers. Ce fabuleux village s’anime dès les beaux jours venus et l’on peut ainsi parcourir le chemin de ronde ou flâner dans les ruelles. Le saviez-vous ? Au-dessus du four banal, entre l’église et l’enceinte à sa gauche, un petit escalier grossièrement taillé dans le rocher mène à ce que l’on appelle le « don de l’eau ». Il s’agit d’un petit évier qui permettait en cas de guerre ou d’épidémies, de désaltérer pèlerins et autres voyageurs tout en maintenant fermées les portes du village.
Sainte Eulalie de Cernon
Au creux de la vallée du Cernon, cette commanderie médiévale restée intacte a abrité les premiers Templiers du Larzac. D’allure forte et austère de l’extérieur, ce site surprend dès son entrée par la fraîcheur et les ombrages autour de la fontaine de la place. Les façades de l’église sont ornées et lorsque y l’on pénètre, en étant attentif, on y découvre de fabuleux trésors… Le saviez-vous ? Un émouvant graffiti de navire gravé à la fin du XVIIe siècle sur les murs d’une échauguette, dans la commanderie, évoque la puissance maritime que représentait alors l’Ordre de Malte, dont les vaisseaux sillonnaient la Méditerranée. Ordre de Malte, qui fut propriétaire et gestionnaire, jusqu’à la révolution française des terres du Larzac ; les Hospitaliers ayant hérité des biens des Templiers, suite à l’abolition de l’Ordre du Temple.
La Cavalerie
Au carrefour des routes antiques, des voies de pèlerinage et aujourd’hui de l’autoroute A75 et de la nationale 9, le site de La Cavalerie a été au XIIe siècle un établissement des Templiers. Ces derniers ont su profiter de sa situation stratégique de nœud de communication s’ouvrant sur le sud et les ports d’embarquement pour la Terre Sainte. A voir : les halles entièrement restaurées. Le saviez-vous ? Les Hospitaliers fortifient le bourg en 1435. L’enceinte quadrangulaire est pourvue de trois tours rondes et d’une tour carrée appelée donjon carré des Templiers et située au niveau du chœur de l’église actuelle. La Cavalerie devient alors un bourg prospère comptant marchands, notables, professions libérales.
Le Viala du pas de Jaux
A 15 km de Sainte Eulalie, la Tour du Viala, haute de 27 mètres et bâtie pendant la guerre de Cent Ans a eu pour vocation de protéger les habitants et les animaux du Viala, à côté des Chevaliers. Le point de vue exceptionnel met en avant le patrimoine agro-pastoral du Larzac (jasses, drailles, lavognes, terres cultivées). Le saviez-vous ? Un atelier de faux monnayeurs a été retrouvé dans la tour. Ce lieu isolé a servi d’atelier clandestin à de faux monnayeurs à la fin du XVe siècle, à l’époque de Louis XI. Vous pourrez découvrir, en visitant la tour, les vestiges de ce dernier et connaître dans quelles conditions et où a été faite cette surprenante découverte.
Merci à Laurence pour ses anecdotes et sa collaboration.