C’est à un véritable voyage dans le temps auquel vous invite La Couvertoirade. Remarquablement préservé, reconnu comme étant l’un des plus beaux villages de France, La Couvertoirade vous apparaîtra comme un mirage au beau milieu du causse à l’apparence si sauvage…
Solweig Letort* nous parle de ce village étonnant :
» On pourrait ne plus rien en dire, ne plus rien en écrire, penser que tout a déjà été mainte fois décrit, détaillé. On pourrait se poser simplement là, audessus de la cité et regarder. C’est peut être du haut du Mont Aymat que la Couvertoirade offre son plus beau visage. Entourée de ses remparts, pierre née de la pierre, la cité templière de la Couvertoirade parait surgir du fond des temps. Et nulle part sans doute on ne peut mieux ressentir l’étrange puissance née de la rencontre d’un paysage et de ses habitants. Car ici, on ne connaît pas la demi-teinte. Entre le vert abrupt des buis serpente le rouge argileux des drailles. Au loin déjà, s’annonce la barre sombre des Cévennes. En éclats innombrables, scintillent les crocs érodés des roches dolomites. Comme pelotonné dans ce paysage lunaire aux courbes douces, la Couvertoirade semble alors le dernier refuge pour des générations successives de caussenards. Plus de mille ans d’histoire s’offrent au voyageur qui ose se détourner des itinéraires par trop rectilignes ».
Ici, c’est la force du temps qui donne vie à la pierre
» Site touristique incontournable du sud Aveyron, la Couvertoirade se découvre en toute saison. L’été, bien sûr, lorsque la pierre réverbère la chaleur d’une journée que le soleil dévore. A chercher l’ombre des remparts, se réfugier dans la fraîcheur de l’église, laisser le sable nimber la sueur et sentir le parfum craquant des buis. Au printemps, lorsque la cité se noie dans les champs de cheveux d’ange. Il faut alors sans hésiter franchir la Portanelle coincée entre l’ancien cimetière et le château et grimper vers la tour du Rédounel pour enfin comprendre ce que printemps veut dire. L’automne et l’hiver se dégustent en gourmet. Loin du monde et pourtant au cœur du même monde. Silencieuses pierres qui perpétuent la mémoire d’un paysage. Il faut savoir goûter la douceur d’un fragile rayon de soleil se glissant entre les tours. Il faut saisir le déplacement furtif des habitants entre deux ruelles. Il faut se laisser bercer par le son de l’horloge de l’église qui veille contre le sentiment d’immobilité. Il faut écouter le bruit du silence habité d’étranges murmures. Se sentir ainsi protégé dans les plis d’une étoffe de pierres. Et faire que nos rêves deviennent pierre angulaire de cette cité millénaire ».
*Solveig Letort, née en 1964, fille de militants, elle a vécu enfant la lutte du Larzac et vit toujours là-bas aujourd’hui. Diplômée de l’université de Montpellier en éthnosociologie, elle a publié « Chronique des gens du schiste » en 1990 et récemment, « Le Larzac s’affiche » avec Stéphane Hessel et Louis Joinet.